Épisode 8 : Violet Souvenir

Les premières lueurs de l’aube traversent les vitres sales du théâtre abandonné, projetant une lumière pâle sur la scène où le groupe se terre. La nuit a été longue et sans sommeil. La tension pèse lourdement, chacun aux prises avec ses peurs et ses doutes, confronté aux secrets révélés.

Jonathan, les traits tirés par la fatigue, a passé la nuit à examiner le carnet retrouvé. Ce qu’il y a découvert a bouleversé tout ce qu'il croyait savoir. Son père, qu'il pensait être un homme ordinaire, s'était impliqué dans des affaires louches, des affaires qui mettent aujourd'hui Jonathan, ainsi que tout le groupe, en grave danger.

« On doit agir, et vite, » déclare Emy en rompant le silence lourd de la salle. « Si ce carnet contient les preuves que nous pensons, alors l’homme au blouson de cuir fera tout pour les récupérer. »

Marius, toujours en alerte, acquiesce : « Oui, mais cette fois, nous ne serons pas les proies. Nous allons lui tendre un piège. »

Jonathan relève la tête, les yeux cernés, mais animés d'une détermination nouvelle : « J’ai trouvé des notes sur un entrepôt près du Canal du Midi. Mon père semblait y avoir caché quelque chose. Je pense que c’est là que mène cette clé. C’est peut-être notre seule chance de découvrir ce qu'il savait et de retourner ces informations contre eux. »

Naïla, qui a passé la nuit à réfléchir, intervient : « On doit faire croire qu'on y va juste pour récupérer des informations. Mais en réalité, on les attire là-bas pour les piéger. »

Antho, resté silencieux jusqu’à présent, hoche la tête : « Ça pourrait marcher… si on joue bien nos cartes. Mais il faut être prêts à tout, y compris à affronter nos propres démons. »

Le plan est risqué, mais ils savent tous que c’est leur seule chance de mettre fin à cette chasse à l'homme.


Quelques heures plus tard, le groupe se trouve près du Canal du Midi, le long des quais qui serpentent à travers Toulouse. L’endroit, d’habitude paisible, est aujourd’hui chargé de menace. L’entrepôt en question est un vieux bâtiment en briques rouges, aux fenêtres brisées, qui se dresse devant eux comme une sentinelle abandonnée, mais toujours menaçante.

Marius mène le groupe à travers les portes rouillées. À l’intérieur, l'air est lourd de poussière et d’humidité, l'endroit semble figé dans le temps. Des caisses en bois, des machines abandonnées, et des outils rouillés jonchent le sol, témoignant d’une époque révolue. Le lieu, bien que déserté, dégage une impression de danger imminent, comme s'il attendait la scène finale d'une tragédie.

« On doit se diviser, » propose Marius. « Emy, Jonathan, et moi, on cherche ce que la clé ouvre. Antho, Naïla, surveillez les entrées. Si quelqu’un approche, prévenez-nous immédiatement. »

Chacun prend sa position, le cœur battant. Le temps semble suspendu, chaque bruit résonne comme un présage de catastrophe imminente.

Jonathan parvient enfin à une vieille armoire métallique au fond de la pièce sombre, ses pas résonnant sur le sol en béton. Il sort la clé rouillée de sa poche, ses doigts glissent dessus à plusieurs reprises, luttant pour la maintenir fermement sous l'effet de la nervosité. Il essaie de l'insérer dans la serrure, mais le mécanisme semble bloqué, résistant à ses tentatives. Après plusieurs essais infructueux, un soupir de frustration s'échappe de ses lèvres. Il tapote légèrement sur la clé, force un peu plus, et avec un grincement sinistre qui semble protester contre des années d'abandon, la serrure cède enfin.

À l’intérieur de l'armoire, enveloppé sous un tas de bricà brac , un petit coffre rectangulaire cabossé attend. Jonathan, les mains encore plus tremblantes, lutte pour ouvrir le coffre, dont les charnières grincent sous la pression de ses doigts impatients. Après un moment qui semble interminable, le couvercle s'ouvre, révélant son contenu. Des documents éparpillés, des photos jaunies par le temps, et un enregistreur audio. Jonathan, à peine capable de contenir son excitation mêlée d'appréhension, commence à feuilletter rapidement les papiers. Les preuves sont là, accablantes : des noms, des transactions illicites, des liens directs avec des figures corrompues de la ville, et même des connexions avec le cabinet du maire. La vérité, longtemps cachée, commence à se dévoiler sous ses yeux ébahis.

Mais ce qui retient le plus l’attention du jeune homme, c’est une photo de son père, en compagnie de l’homme au blouson de cuir, plus jeune mais clairement identifiable.

« Mon Dieu… » murmure Jonathan. « Mon père était lié à lui. »

Emy, prenant l’enregistreur, appuie sur play. Par chance, les piles à l’intérieur sont encore en état de marche.La voix du père de Jonathan résonne dans le silence oppressant de l’entrepôt, révélant des informations cruciales sur un complot visant à contrôler une partie de la ville par la menace et la manipulation.

Avant qu’ils ne puissent comprendre toute l’ampleur des révélations, le téléphone d’Emy vibre : "Ils arrivent. Préparez-vous." Un message d’Antho.

Marius referme rapidement le coffre et fait signe à Jonathan et Emy de le suivre. Ils rejoignent Antho et Naïla à l'entrée de l’entrepôt. Par les fenêtres brisées, ils distinguent plusieurs silhouettes s’approchant, dont celle reconnaissable de l’homme au blouson de cuir. Antho leur montre les pièges de fortune qu'il a improvisés avec Naila, utilisant ce qu'ils ont trouvé dans l'entrepôt, dans l'espoir de neutraliser leurs poursuivants.

« Tout le monde en place, » murmure-t-il . « C’est le moment de prier pour que tout fonctionne .»

L’homme au blouson de cuir entre en premier, son regard froid balayant l’intérieur du bâtiment. Derrière lui, deux autres hommes, armés et prêts à en découdre. Ils avancent prudemment, leurs pas résonnant sur le sol en béton. Tout se passe en une fraction de seconde. Antho lance un signal, et les pièges se déclenchent. Une caisse suspendue tombe, frappant l’un des hommes, tandis que des filets de fer s’enroulent autour des jambes de l’autre.

L’homme au blouson de cuir évite de justesse un piège, mais se retrouve face à face avec Marius, une barre de fer à la main.

« C’est fini, » déclare Marius le regard fixe.

Mais l’homme au blouson de cuir esquisse un sourire narquois : « Tu crois vraiment que c’est aussi simple ? »

Avant que Marius ne puisse réagir, un coup de feu retentit. Antho, qui observe la scène de loin, pousse un cri d’horreur en voyant le jeune homme s’effondrer, touché à l’épaule. La situation bascule en un instant.

Emy, prise de panique, se précipite pour aider Marius, mais l’homme au blouson de cuir est déjà sur eux.

« Vous Jouez à un jeu dangereux ! Maintenant, donnez-moi ce carnet et ce coffre. »

Jonathan, pétrifié, tient encore le coffre contre lui. Il sait que s’il le remet à l’homme, tout est perdu. Mais comment pourraient-ils s'en sortir ?



À suivre…